Notre discipline, le français, a été très officiellement rebaptisée « discipline-carrefour » (circulez, y’a rien à voir !). Cela veut dire que bientôt elle ne sera plus une discipline du tout, puisqu’on fait du français n’importe où, comme on fait n’importe quoi en français. Si la littérature n’a pas disparu, si elle paraît même avoir été remise à l’honneur dans les derniers programmes, la littérature se meurt dans le carcan du « pédagogiquement correct ». Elle se meurt, étouffée dans le maëlstrom qu’est devenu le cours de français, où l’on est censé apprendre aussi bien l’art « citoyen » du débat d’opinions, la maîtrise des technologies de l’information, la rhétorique de l’image, et autres « savoir-faire transversaux », que sa propre langue et son patrimoine littéraire.
Je vais essayer de vous donner un aperçu de la situation actuelle, aussi cocasse qu’affligeante, de l’enseignement du français, au collège et au lycée. Alors soyons modernes, soyons pédagogues, et procédons comme nous le recommanda jadis M. Allègre, par « flashes », glanés çà et là dans nos classes, dans les programmes, dans les exercices que nous pratiquons, dans les sujets d’examen, dans les manuels scolaires et dans les discours de nos officiels. J’espère vous donner ainsi une image assez fidèle de la réalité du terrain.
INJURES, HYPOCRISIES, MENSONGES.
Cette réalité de l’enseignement du français est masquée, ou ignorée, quand elle n’est pas traitée avec mépris par nos officiels. Merci Allègre, qui a désinhibé beaucoup de monde!
Face à l’illettrisme, signe d’échec des politiques d’enseignement du français, les réactions sont toujours inappropriées:
- – Katherine Weinland, Doyenne de l’Inspection générale des Lettres, prône la méthode Zen : « 13% des élèves sont illettrés en 6e, ce n’est pas grave, ils n’ont pas fini leurs études« .(L’Express du 14 mars 2002).
- – Un inspecteur essaye de rassurer (ou de réprimander, on ne sait trop) les professeurs de lycée au cours d’une réunion de présentation des nouveaux programmes à l’IUFM de Rouen, en septembre 1999 : « Vous n’êtes pas là pour former des hypokhâgneux« . Réponse légitime des collègues : mais alors, où se forment-ils, les hypokhâgneux ?
- – Jack Lang, Ministre de l’Education nationale, joue quant à lui l’indignation vertueuse dans un petit livre de propagande officielle, intitulé « Qu’apprend-on au collège ? : « Il n’est pas tolérable que 5 à 10 % des enfants qui arrivent en 6e éprouvent encore de graves difficultés à lire et à écrire. » Le remède proposé tout de suite après, à défaut d’être concret, a le mérite d’être poétique: « Au travers d’étapes qui vont de la maternelle à l’Université, l’enseignement est un tout et la langue française sa source. En retour, chaque matière est un affluent qui vient alimenter le fleuve principal de la langue telle qu’on l’utilise dans le calcul, l’histoire, la physique … » Traduction à l’usage de ceux que la langue de bois déroute : si le français va mal, on va diminuer les horaires qui lui sont spécifiquement consacrés. Logique, non ?
Cette pseudo-trouvaille de Lang s’inscrit dans une longue tradition de diminution des horaires consacrés au français. A l’école primaire, dans les années 60, les élèves de CP avaient droit à 15 heures de français par semaine ; aujourd’hui ils n’en ont plus que 9 heures maximum, mais souvent dans les faits, 7h, sans aucun horaire spécifique accordé à la grammaire au sens traditionnel. Au collège, dans les années 80, les 6e avaient 6 heures de français par semaine, dont la moitié en petits groupes ; aujourd’hui 4 heures ; au lycée, après la réforme Allègre (2000), un élève de L perd par exemple 65 heures de français sur l’ensemble de son parcours au lycée. Ce ne sont que quelques exemples, pour vous dire que la seule politique des horaires empêche depuis longtemps tout enseignement de qualité.
CHARABIA, MASCARADE ET DEROBADES.
Le résultat de cette politique aveugle, le voilà : nos élèves sont mutilés de leur propre langue. Corriger des copies revient aujourd’hui à brancher un décodeur, pour tenter de traquer une pensée derrière le sabir baroque que les jeunes gens croient devoir employer à l’écrit.
- – Je vous invite à consulter le document brut de décoffrage que je mets à votre disposition : il s’agit d’extraits de copies de Seconde en 2001, issus d’un même paquet et d’une quinzaine d’élèves différents: voilà comment nos élèves de quinze ans écrivent.
- – Nos étudiants ne sont pas en meilleur état (oui, je sais, ils n’ont pas fini leurs études non plus, mais bon…) Extrait de copies d’étudiants en DEUG, une version d’espagnol : « Quelques jours avaient passés depuis ma visite lorsque je me rappella le Alcalde : qui était à sa maison, que c’était la-bas une femme maîtresse que je voulais connaître. Entre curiosité et perplexité, je me dirigea a : l’Ayuntamiento, une habitation avec fenêtre, cuisine et un tapis avec peu de poils. Le reste était la vie de l’Alcalde. Je traversa le portail obscure et appella (…) une vieille m’ouvrit et me conduit sans un mots jusqu’au fond de la maison (…) La tu as Elisa… »
La baisse du niveau général des élèves n’est pas une invention de vieux profs ringards : selon le rapport de l’Inspecteur Général Ferrier remis à Ségolène Royal en 1998 : » Ce sont entre 21 et 42% des élèves qui en CE2 ne maîtrisent pas le niveau minimal des compétences dites de base en lecture et en calcul, (…) ils sont entre 25 et 35% d’une classe d’âge en difficulté ou en grande difficulté à l’entrée au collège « . Ce même rapport établit une relation directe entre le succès des apprentissages et le volume horaire qui leur est accordé ! Un comble, quand on connaît le remède proposé par notre Ministre actuel, que je viens d’évoquer…
Pour lutter contre un mal pourtant officiellement diagnostiqué, on cherche à casser le thermomètre plutôt que de faire baisser la fièvre – on baisse le niveau du brevet et du bac :
– Le nouveau Brevet 2000 proposait une dictée de 63 mots, dans laquelle il ne fallait pas compter les fautes, mais donner des points pour les « graphies correctes », autrement dit, savoir écrire 12 mots correctement (mots dont on jugera la difficulté : « enfant », « qui », « mais », « à » etc.) . On pouvait donc écrire un texte en charabia et obtenir 4 sur 6, comme l’a prouvé SLL en forgeant une fausse copie d’élève.
- – Le bac 2001 proposait un sujet d' »argumentation » indigent : les candidats devaient rédiger le discours d’un homme politique, et les correcteurs étaient invités à vérifier dans les copies uniquement la présence de « marques de discours » (c’est-à-dire qu’il fallait bien s’adresser à un auditoire en disant « je » et « vous » etc.), une « organisation dans le discours » (autrement dit des paragraphes…), et quelques exclamations et répétitions…rien sur l’orthographe ni sur la qualité des idées. Autrement dit, une rédaction de collège ! Je rappelle que c’est l’un des trois sujets, à côté de la dissertation et du commentaire. On comprend pourquoi les élèves ne sont plus que 5 % à choisir la dissertation, ce qui a été pendant un moment le prétexte pour essayer de la supprimer complètement.
- – Le nouveau bac 2002 propose un nouveau type de sujet, le sujet d’invention (à côté de la dissertation et du commentaire). C’est un exercice qui ressemble à l’exercice de rédaction du collège, sans exigences précises. Exemple tiré des annales zéro 2002 : « La fille de Madame de Sévigné répond à la lettre de sa mère afin d’atténuer la douleur de la séparation en cherchant à la persuader des mérites de l’échange épistolaire. » (sans autre précision : et si la fille de Madame de Sévigné était dyslexique, après tout ?)
INCOHERENCES ET ABSURDITES.
- – Programmes de français au collège (1996) : « Au collège, l’étude de la langue n’est pas une fin en soi » (sic). En 6e, il n’y a que 11 verbes du 3e groupe à savoir conjuguer. En revanche, des notions savantes, délirantes, sont à acquérir en 5e : « Enoncé, énonciation : l’énoncé ancré dans la situation d’énonciation, l’énoncé coupé de la situation d’énonciation (…) Formes de progression dans le texte (à thème constant, linéaire, éclaté) ».
- – Programmes de français au lycée (2000) : « L’ampleur des savoirs en histoire littéraire et culturelle excède les capacités des élèves ». Quel mépris ! A côté de cela, l’objectif assigné est « la connaissance de l’héritage culturel de la communauté française et francophone, européenne et humaine ». Rien que cela ! Les réformateurs ont-ils voulu prévenir toute accusation de décervelage ? Il y a des paris intenables dans ces programmes de lycée : il faut à la fois « combler les éventuelles lacunes au niveau de la phrase » (doux euphémisme, quand on lit les copies !) et faire maîtriser tous les types de discours, en faisant appel à la poétique et la rhétorique (techniques savantes de l’écriture). Il faut aussi que l' »élève prenne plaisir » à l’enseignement (c’est inscrit au programme!) et qu’on lui fasse étudier des rubriques aussi excitantes que « l’épistolaire » ou « l’apologue », qui ont remplacé les œuvres imposées. …
- – Mais notre Président du groupe d’experts est là pour résoudre la quadrature du cercle: “L’accès à la maîtrise de la langue n’est pas un préalable à la connaissance de la littérature.” (Perspectives actuelles de l’enseignement du français, colloque ministériel d’octobre 2000)
PEDAGOLATRIES.
- – La panacée des pédagogistes, qui nous est imposée depuis quelques années au collège comme au lycée, c’est le travail en « SEQUENCES DECLOISONNEES ». Autrement dit, la classe saute d’une « activité » à une autre (lecture, écriture, grammaire…), en créant des liens plus ou moins artificiels, plus ou moins fallacieux. Concrètement, les cours systématiques d’orthographe et de grammaire sont réduits à la portion congrue, et rien n’est jamais approfondi, puisque le cours de français est sommé de concurrencer le zapping télévisuel. Par ailleurs les professeurs, soupçonnés de ne pas pouvoir imprimer à leur enseignement suffisamment de cohérence, passent désormais plus de temps à triturer les cases et les rubriques de la séquence, qu’à réfléchir à leur contenu ! Un exemple de travail en « séquence » ? Voyez le modèle de séquence proposé par notre Doyenne, surnommé « La pile Volta' » (http://www.sauv.net/kwvolta.htm). Vous verrez que la forme de l’enseignement l’emporte sur le fond…
– D’abord il ne faut plus dépayser ces pauvres enfants par des pratiques auxquelles ils ne sont pas habitués (à quoi servons- nous, alors ?). Katherine Weinland, actuelle Doyenne de l’Inspection Générale de Lettres, affirme sans rire, à propos des nouveaux programmes : « Nous avons attaché beaucoup d’importance à ce que l’élève de collège n’écrive plus dans le vide. Écrire dans le vide, c’est écrire une rédaction, pour un professeur. » On remerciera Mme Weinland pour le professeur… Et d’ajouter : « Il s’agit donc de déscolariser l’écriture. » (« La refondation de la discipline du collège au lycée », Eléments de document d’accompagnement du programme de seconde, octobre 1999). M. Marc Baconnet, ancien Doyen de l’Inspection Générale des Lettres, martèle ce thème : « Comment faire en sorte qu’on puisse tout de même un peu déscolariser l’enseignement du français ? Qu’il n’y ait pas les lectures de l’école, les lectures faites en classe, et puis ce qu’on lit par ailleurs à la maison. Méfions-nous, c’est parfois la meilleure façon de tuer nos grands écrivains. Trop d’école peut leur nuire, trop de commentaires scolaires peuvent leur nuire. » (Colloque de 1999, reproduit dans l’Ecole des Lettres de juillet 1999). Quels comptes ces gens-là ont-ils donc à régler avec l’école pour qu’elle devienne un terme péjoratif dans leur bouche ?
- – Ensuite, nos élèves doivent pouvoir par eux-même construire leur savoir. Héritage mal digéré des thèses rousseauistes, cette théorie veut que le professeur ne fasse jamais violence à l’ignorance des enfants, mais qu’il soit un simple organisateurs d’activités (si possible ludiques) qui seraient en elles-mêmes capables d’instruire. Tout cela ferait rire, si ce n’était inscrit dans la lettre des programmes. Ainsi, dans Les Programmes de l’école primaire (2002), la grammaire devient « Observation réfléchie de la langue française »…c’est-à-dire que les élèves doivent « observer », constater, remarquer qu’il existe des règles et des conjugaisons, sans qu’il soit question d’apprendre par cœur des tableaux de conjugaison et des règles fixes. Veut-on sérieusement qu’ils maîtrisent leur langue à l’entrée au collège ?
– La littérature dite classique n’est plus la bienvenue dans l’enseignement du français: Madame Weinland, encore elle, décrète : “ Ces textes difficiles (= textes du XVIe et du XVII e siècle), sont les plus éloignés de nous. Les élèves ne sont pas en mesure d’y entrer ” (L’Express du 14 mars 2002). Donc, si on pouvait faire étudier « Oui-oui à la Plage », ce serait mieux… Je n’exagère pas, il y a un vrai risque, depuis que les œuvres imposées ont disparu des programmes de lycée, au profit de « rubriques », comme « les récits de vie ». Autrement dit, c’est la fin du patrimoine culturel commun, c’est l’autorisation de faire étudier aussi bien « Les Mémoires ‘Outre-Tombe » que l’autobiographie de Loana. On trouve de tout dans les manuels de français, et dans les documents d’accompagnement aux programmes, qui suggèrent les lectures à donner aux élèves (surtout au collège) : des extraits de « L’Equipe », des B.D., des notices explicatives, de la littérature de jeunesse commerciale …et des extraits de romans écrits par les inspecteurs ! On a même donné une chanson tirée de « Starmania » comme sujet modèle pour le Nouveau Brevet 2000 !
- – L’apprentissage de la réflexion passe à la trappe. Alors qu’on nous bassine avec la formation du citoyen, il n’est plus question de faire autre chose en classe que le plateau de « Ca se discute ». Notre Président du Groupe d’Experts, chargé d’élaborer les programmes, nous le rappelle aimablement : » Je voudrais rappeler que notre domaine est très simplement et très clairement celui des opinions (…): tout y est affaire non pas de vérité – scientifique -, mais de vraisemblance, donc d’opinion. Nous sommes confrontés à l’espace des opinions. Assumons-le et prenons-le en charge comme tel » (Alain Viala, » l’esprit des programmes », Eléments de document d’accompagnement du programme de seconde).
Donc, il ne s’agit plus d’apprendre à réfléchir, à aiguiser son sens critique, mais à se faire bonimenteur, pour « convaincre, persuader » l’autre que son opinion est la bonne. Dans ce cas, l’argumentation, objectif principal du français, c’est au mieux une discussion entre consommateurs, comme le prouve ce sujet de brevet donné en 1999 : » Chaque époque a ses objets à la mode. A l’heure actuelle, il y a, en France, plus de dix millions d’utilisateurs de téléphones portables. En vous appuyant sur des exemples précis, expliquez quels sont, d’après vous, les avantages et les inconvénients d’un tel objet. » (Sujet de juin 1999, série technologique, Clermont-Ferrand.)
Au pire, l’argumentation ce sont les exercices anachroniques de l’éloge et du blâme, l’apprentissage des pires sophismes, la répétition des poncifs entendus partout, le café du commerce érigé en épreuve de bac. Méditons ce sujet du bac 2001 : « Rédigez le discours qu’un responsable de l’Etat prononce le Premier de l’an 2001, en exposant les raisons que l’on a de croire en un monde meilleur ».
Drôle de conception du raisonnement, confondu avec l’argumentation, qu’ont nos réformateurs : « Dès qu’il s’agit de raisonner sur des valeurs, touchant le bien ou le mal, la justice ou l’injustice, la liberté ou la contrainte, argumenter consiste à justifier la préférence que l’on accorde à telle ou telle fin et que l’on cherche à faire partager » (Documents d’accompagnement du programme de français de la classe de seconde, séries générales et technologiques). La liberté, le bien et le mal, sont donc des opinions ? La preuve avec ce sujet modèle du nouveau bac 2002 : Au choix, écrivez l’article d’un journaliste qui condamne OU l’article d’un journaliste qui approuve le poème de Hugo « Souvenir de la nuit du 4 » (poème qui relate l’assassinat d’un enfant par les troupes de Napoléon).
L’argumentation, c’est donc la fin de l’esprit critique dans les cours de français.
N’oublions pas que c’est à cette sauce-là que la philosophie en Terminale est sur le point d’être mangée. Si on songe que le raisonnement mathématique a disparu des exercices de mathématiques, que la réflexion n’est plus exigée dans les exercices d’histoire et de géographie, on voit non sans terreur se dessiner une école de la bien-pensance, de la technicité étroite, de l’inintelligence : c’est l’école d’aujourd’hui.
J’espère, conformément aux directives de nos formateurs et de nos Inspecteurs, avoir été ludique, proche de vous ; j’espère avoir titillé votre intérêt et vous avoir donné du plaisir ; je pense aussi avoir décloisonné mon enseignement, tissé des liens trans- et interdisciplinaires, dans le but de donner un sens à mon discours etc. Plus sérieusement, j’espère vous avoir donné des armes pour convaincre ceux qui ont encore les yeux fermés à la réalité alarmante, délirante, absurde, de l’enseignement du français aujourd’hui.
Je ne m’explique pas pourquoi dans ce pays il n’y a toujours pas de réaction massive des professeurs et des parents d’élèves face à la montée de l’insignifiance dans les classes, face au recul des savoirs et des exigences, face à l’assaut inlassé de la bêtise officielle. Le vertigineux phénomène de « réformite » qui s’est emparé de l’Education Nationale depuis quinze ans – ces réformes qui réforment la réforme tous les cinq, trois, voire deux ans – devrait en soi attirer les soupçons. Réformes qui n’ont de réforme que le nom, puisque chacune ne fait qu’entériner les conséquences désastreuses provoquées par celle qui l’a précédée.
Peu importe, après tout, de savoir si oui ou non, l’école d’il y a dix, quinze ou vingt-cinq ans était vraiment meilleure, plus efficace, plus juste. Je ne sais pas si l’âge d’or de l’école de Jules Ferry a existé, ou si c’est un mythe commode. Je dis seulement que l’école d’aujourd’hui est une école inacceptable. Il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles pour s’en convaincre. Je dis que l’école d’aujourd’hui est indigne, qu’elle ne fait que former des générations de gentils petits consommateurs (prononçons bien: cons-sots-mateurs). Je dis que l’école d’aujourd’hui est injuste, parce que, par elle, les enfants des classes défavorisées n’accèdent ni au savoir ni aux places.
Je dis que pour continuer à enseigner les Lettres, il faut entrer en résistance, à court terme tous les jours dans les classes, et à long terme avec vous, je l’espère, grâce au Comité National de Résistance qui va naître ce soir. Pour reprendre le beau titre du film de Tavernier, « Ca commence aujourd’hui »!
Merci de votre attention.