Connaissances en français et en calcul des élèves des années 20 et d’aujourd’hui

Comparaison à partir des épreuves du Certificat d’études Primaires

V. DEJONGHE
J. LEVASSEUR
B. MALINAUD
C. PERETTI
J-C. PETRONE
C. PONS
C.THELOT

Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, et de la recherche
Direction de l’évaluation et de la prospective


Avant-propos

Ont participé à cette étude

* DEP:

– Claude THELOT, Directeur de la Direction de l’évaluation et de la prospective
– Claudine PERETTI, sous-directeur de l’évaluation du système éducatif
– Jacqueline LEVASSEUR, Département de l’évaluation des élèves et des étudiants
– Valérie DEJONGHE, Département de l’évaluation des élèves et des étudiants
– Corinne PONS, Département de l’évaluation des élèves et des étudiants
– Jean-Christophe PETRONE, Département de l’évaluation des élèves et des étudiants
– Bernard MALINAUD, Cellule d’élaboration d’une banque d’outils d’évaluation

· IUFM d’Amiens
· IUFM de Paris
· Université de Picardie – Jules Verne
· Archives départementales de la Somme
· INRP : Service d’histoire de l’éducation et Musée national de l’éducation (Rouen)

Nos remerciements vont particulièrement:

– à Brigitte DANCEL, professeur à I’IUFM d’Amiens qui a découvert le corpus des copies des années vingt et dont les travaux de recherche en histoire ont inspiré cette étude ;
– à Gilbert GERBOUD, professeur à I’IUFM d’Amiens qui a contribué à la définition de cette étude ;
– à Claude CARPENTIER, professeur à l’université de Picardie dont les travaux de recherche sur le certificat d’études primaires ont inspiré cette étude et pour l’évaluation des cahiers de roulement de Quièvrecourt ;
– à Isabelle NEUSCHWANDER, directeur des archives départementales de la Somme et à Armelle SENTILHES, directeur du musée national de l’éducation- qui ont accepté de mettre à disposition leurs archives ;
– aux étudiants de I’IUFM d’Amiens et de Paris qui ont corrigé et codé les copies des candidats au CEP des années vingt et les copies des élèves d’aujourd’hui ;
– aux Editions Gallimard Jeunesse qui ont fourni 6500 ouvrages pour les élèves et les enseignants qui ont participé à cette évaluation ;
– au recteur d’Amiens, à l’inspecteur d’académie, aux principaux et aux directeurs des collèges ;
aux enseignants et aux élèves de la Somme et à ceux de la France entière qui ont participé à l’opération.


SOMMAIRE

I. Cadre général et synthèse de l’étude

L’évolution du système scolaire et l’évolution sociale
Des choix dans les matières et les sujets de l’examen
Les caractéristiques des candidats et la constitution de l’échantillon
Les grilles d’évaluation
La passation des épreuves
Les principaux résultats issus de la comparaison

II. Résultats par épreuve

Comparaison entre les programmes
Résultats à l’épreuve de rédaction
Résultats à l’épreuve d’orthographe (dictée)
Résultats à l’épreuve de questions de dictée
Résultats à l’épreuve de mathématiques

III. Les résultats des garçons et des filles

La rédaction
La dictée
Les questions de dictée
Le problème de mathématiques

IV. Les résultats des meilleurs élèves

IV.1 La rédaction
IV.2 La dictée
IV.3 Les questions de dictée
IV.4 Le problème de mathématiques

ANNEXES

1. Constitution du sous-échantillon d’élèves de 1995 comparable à ceux présentés au CEP
dans les années vingt
2. Reconstitution des résultats pour l’ensemble de la génération des années vingt et
définition de l’ensemble des élèves d’aujourd’hui susceptible de lui être comparé
3. Les sujets des épreuves de français (rédaction, dictée, questions)
4. Les sujets de mathématiques
5. Les grilles d’évaluation de l’épreuve de français
6. La grille d’évaluation de mathématiques
7. Exemple de copies d’élèves
[8. Commentaire additionnel de l’éditrice de la présente publication électronique.]


 

I. CADRE GENERAL ET SYNTHESE DE L’ETUDE

Les Archives départementales de la Somme détiennent environ 9000 copies du certificat d’études primaires (CEP) des années 1923, 1924 et 1925, ainsi que les registres d’examen correspondants. Ce fonds offre une base précieuse pour apprécier, sur une longue durée, l’évolution des connaissances des élèves. Afin de comparer les connaissances des élèves des années vingt à celles d’une population d’élèves de 1995, la Direction de l’Evaluation et de la Prospective a construit une situation permettant de proposer à des élèves d’aujourd’hui les sujets du certificat d’études des années vingt. Pour l’intérêt de l’étude, les épreuves ont été passées par une population d’élèves représentative de la Somme et une population d’élèves représentative de la France métropolitaine. Cependant, pour tenir les termes de la comparabilité, il était nécessaire de tenir compte de l’évolution du système éducatif et de la société française. Ceci a conduit à opérer des choix dans les disciplines du CEP et dans les sujets à retenir, ainsi qu’à développer une méthodologie exigeante pour constituer les échantillons d’élèves étudiés et construire des grilles d’évaluation qui soient communes aux deux périodes.

L’évolution du système scolaire et l’évolution sociale

Dans les années vingt, l’obligation scolaire s’arrêtait à 13 ans. la grande majorité des enfants fréquentait l’école primaire jusqu’à cet âge, puis entrait dans la vie active. Environ 5% des élèves étaient scolarisés dans les « petites classes » de lycées (au lieu d’entrer à l’école primaire) et poursuivaient des études secondaires. Seuls environ 50% des élèves scolarisés à l’école primaire étaient présentés au CEP, ils avaient alors de très fortes chances de réussir ; les autres élèves entraient, sans diplôme, directement dans la vie active.

Aujourd’hui, tous les élèves accèdent au collège et suivent une scolarité au moins jusqu’à 16 ans. Les programmes du collège, dans la continuité de ceux de l’école élémentaire, doivent permettre à l’élève de réussir sa scolarité, de suivre avec profit l’enseignement des lycées et d’acquérir la culture qui lui sera nécessaire dans sa vie, dans son travail et dans son existence de citoyen.

La société dans les années vingt était encore très rurale : en 1921, 54% de la population vivait en zone rurale, alors que la population rurale n’est plus que de 25% aujourd’hui.

Des choix dans les matières et les sujets de l’examen

Le certificat d’études primaires était composé d’épreuves dites d’écrit et d’épreuves dites d’oral. Dans cette étude seules trois épreuves d’écrit ont été retenues : rédaction, dictée-questions, calcul. Les autres épreuves d’écrit (histoire-géographie, sciences, dessin, couture) et celles d’oral n’ont pas fait l’objet de la comparaison. Elles ont été écartées soit parce que les contenus d’enseignement ont trop évolué (histoire-géographie, sciences par exemple), soit parce qu’elles ne sont plus enseignées (couture par exemple), soit parce que construire une évaluation objective, en passation collective, était difficile, voire impossible (dessin, gymnastique, récitation par exemple).

Dans chacune des deux disciplines (français et mathématiques), le choix des sujets a relevé de deux critères essentiels : être représentatifs des sujets donnés à l’examen en 1923, 1924 et 1925 et être le plus proches possible des contenus enseignés dans les programmes actuels de l’école et du début de collège.

En définitive, ce sont 26 sujets de français (rédaction, dictée et questions) et 20 problèmes qui ont été retenus pour l’étude. Ils figurent dans les annexes 3 et 4.

Les caractéristiques des candidats et la constitution de l’échantillon

Dans les années vingt, près de la moitié des candidats au CEP était âgée de 12 ans, plus du tiers de 13 ans et un sur 7 de 14 ans ou plus. Actuellement, les enfants de 12, 13 et 14 ans sont pratiquement tous scolarisés au collège en classe de 6e, 5e ou 4e. Aussi, tant dans l’échantillon de la Somme que dans l’échantillon de la France, pour reconstituer une structure comparable par rapport à l’âge, ce sont tous les élèves scolarisés dans 67 classes de 6e, 48 classes de 5e- et 5 classes de 4e (classes tirées au hasard, dans les collèges publics et privés) qui ont été soumis aux épreuves. Puis, comme dans les années vingt environ la moitié des enfants d’une génération était présentée au certificat d’études primaires, deux approches ont été adoptées pour comparer les résultats :

– la comparaison des résultats observés des élèves présentés au CEP et ceux de la meilleure moitié des élèves de l’échantillon 1995. Cette meilleure moitié est constituée par environ 55% des élèves d’aujourd’hui (les meilleurs), elle est comparable à la population présentée au CEP en 1923, 1924 ou 1925 (la méthodologie utilisée pour définir les « meilleurs » élèves de 1995 est présentée en annexe 1) ;

– la comparaison de résultats reconstitués de l’ensemble des générations : la génération d’élèves des années vingt, qu’ils aient été ou non présentés au CEP et un ensemble défini à partir des élèves des classes de 6e, 5e et 4e d’aujourd’hui. Les résultats de la « génération » des années vingt ont dû être reconstitués puisqu’on ne dispose que des copies des présentés au CEP, c’est-à-dire de la « meilleure moitié ». Pour reconstituer les savoirs de la seconde moitié, on s’est appuyé sur l’analyse de cahiers de roulement (1) (voir l’annexe 2 où sont précisées d’une part cette reconstitution, d’autre part la définition des élèves d’aujourd’hui qui sont comparés à toute la génération des années vingt).

Les grilles d’évaluation

Pour permettre une comparaison valide des productions des élèves des années vingt et de ceux d’aujourd’hui, des grilles d’évaluation (annexes 5 et 6) ont été élaborées pour chaque épreuve : rédaction, dictée-questions, problèmes.

Chacune des grilles a été construite de façon à être indépendante des sujets posés et donc à pouvoir être appliquée sur tous les sujets retenus dans chacune des épreuves. Chaque grille est composée de plusieurs critères qualitatifs et quantitatifs qui permettent de révéler globalement aux deux époques les réussites et les erreurs des élèves quel que soit le sujet sur lequel les élèves ont composé.

Ainsi, les copies des candidats au CEP et celles des élèves d’aujourd’hui ont été évaluées à l’aide des mêmes critères objectifs de codification. De plus, ce sont les mêmes évaluateurs qui ont évalué les copies des années vingt et de l’année 1995, en dehors de toute connaissance des appréciations portées ou des notes attribuées par l’examinateur du CEP, autrefois, ou par les professeurs des élèves, aujourd’hui.

La passation des épreuves

Les élèves qui présentaient le certificat d’études primaires étaient fortement préparés et entraînés, pendant au moins une année scolaire, aux types d’épreuves et aux conditions de l’examen.

Il n’était pas possible, en 1995, de mettre les élèves dans les mêmes conditions de préparation. Cependant, pour qu’ils ne soient pas trop surpris, leurs professeurs de français et de mathématiques leur ont fait faire, dans les trois semaines précédant l’évaluation, des exercices d’entraînement (dictée et questions, rédaction, problèmes) semblables à ceux qui allaient leur être proposés. Ceci a sans doute permis d’éviter une surprise trop grande des collégiens actuels devant les épreuves qui leur étaient proposées, mais ne peut être bien entendu comparé à l’entraînement intensif de l’école primaire des années vingt. De ce point de vue, la comparabilité n’est pas parfaite, les élèves d’aujourd’hui ayant passé les épreuves avec un certain handicap.

Le déroulement des épreuves a été organisé dans les conditions qui étaient en usage dans les années vingt : les élèves ont été convoqués le matin du 8 juin 1995, l’ordre et le temps imparti aux épreuves ont été respectés : rédaction (50 minutes), dictée-questions (40 minutes), 10 minutes de récréation, deux problèmes (50 minutes). Le sujet de rédaction et les textes des problèmes étaient écrits au tableau et recopiés par l’élève sur sa copie. Pour la dictée, le seul élément de ponctuation donné aux élèves était le point final de chaque phrase.

Par ailleurs, pour donner un aspect un peu solennel à cette matinée d’évaluation, chaque élève a reçu une attestation de participation, et les éditions Gallimard, partenaires de l’opération, ont offert à chaque élève un livre de la collection Folio Junior et à chaque enseignant un ouvrage de la collection Découvertes. Cette solennité voulue n’approchait cependant pas celle dont le certificat d’études était autrefois revêtu, l’enjeu de l’épreuve restant évidemment très faible.

Les principaux résultats issus de la comparaison

La rédaction

Les élèves d’aujourd’hui réussissent en moyenne mieux que leurs aînés l’épreuve de rédaction. En effet, la comparaison sur l’ensemble des élèves montre, selon les critères évalués, soit une similitude des résultats entre les deux périodes, soit un écart à l’avantage des élèves de 1995. Dans les années vingt, l’exercice de rédaction était considéré comme secondaire, notamment par rapport à la dictée. Il est maintenant plus valorisé, et l’on s’explique ainsi la meilleure réussite des élèves d’aujourd’hui. À noter, cependant, que si on se limite à la première moitié des élèves, la maîtrise de la rédaction est analogue aux deux dates.

La dictée (orthographe)

Les élèves d’aujourd’hui ont commis, en moyenne, sur les dictées proposées, environ 2,5 fois plus de fautes que ceux des années vingt, que l’on s’intéresse à l’ensemble de la génération ou seulement aux élèves de la première moitié. La baisse est plus prononcée pour les garçons que pour les filles. Depuis un siècle, les compétences orthographiques des élèves ont donc d’abord crû puis décru, le niveau moyen d’aujourd’hui étant inférieur à celui des années vingt, mais supérieur à celui qui prévalait au début de la IIIe République. L’analyse de la répartition des types de fautes commises montre que les élèves d’aujourd’hui font proportionnellement deux fois moins de fautes de langue et de signes orthographiques que ceux des années vingt, mais plus de fautes de grammaire ou de lexique.

Les questions de dictée

L’analyse des résultats des générations met en évidence des écarts, très peu marqués, sur les aspects relevant de l’intelligence du texte (vocabulaire et compréhension), dont la maîtrise est donc à peu près analogue aux deux dates.
En revanche, pour la connaissance de la langue (analyse grammaticale, conjugaison, voire analyse logique), les différences sont importantes, du moins au sein de la première moitié des élèves : ceux d’aujourd’hui maîtrisent moins bien ces domaines que ceux des années vingt, même si les exercices proposés au CEP étaient déjà difficiles pour les candidats de l’époque.

Les mathématiques

L’évaluation permet de distinguer la réussite au problème et les compétences calculatoires des élèves.
La comparaison sur l’ensemble des générations montre que les élèves des années vingt étaient plus nombreux à réussir complètement le problème proposé au certificat d’études de l’époque que ceux d’aujourd’hui.

Toutefois l’analyse des compétences calculatoires de la meilleure moitié des élèves ou de l’ensemble des générations montre des réussites tout à fait similaires à 70 ans de distance pour l’addition, la soustraction et la division de nombres entiers. Seule la technique de la multiplication était légèrement mieux maîtrisée par les élèves d’autrefois.

Au total, les résultats des élèves sont aujourd’hui meilleurs en rédaction; ils sont à peu près équivalents dans les questions de dictée portant sur l’intelligence du texte (vocabulaire et compréhension) et, en calcul, dans trois des opérations de base (addition, soustraction et division de nombres entiers) ; ils sont en baisse, légère en multiplication, et marquée en orthographe, en analyse grammaticale, en conjugaison et dans la résolution du type de problèmes posés dans les années vingt. Il importe de rappeler que la comparaison porte sur des épreuves des années vingt et que les programmes et les contenus des enseignements, en français comme en mathématiques, ont beaucoup évolué ; ceci peut expliquer que les élèves d’aujourd’hui, tout en ayant des connaissances plus larges sur des parties nouvelles ou peu enseignées autrefois (en géométrie par exemple), ont plus de difficultés dans certains de ces exercices parce qu’ils y sont moins entraînés.

II. RESULTATS PAR EPREUVE

Avant même de procéder à une comparaison plus fine des connaissances, il importe de savoir si elles sont comparables, c’est à dire en l’occurrence s’il existe des recoupements entre les connaissances que les élèves des années vingt étaient supposés posséder et celles que les élèves d’aujourd’hui sont censés détenir.

II.1 Comparaison entre les programmes

A cette intention, il convient de comparer en premier lieu les programmes en vigueur aux deux époques:
– en 1923, 1924 ou 1925, on peut directement se référer au programme du certificat d’études – en 1995, puisque, dans le but de respecter la structure des âges, les élèves qui ont passé cette épreuve appartiennent aux classes de sixième, ou en moindre proportion aux classes de cinquième ou de quatrième de collège, c’est donc le programme de sixième qui servira de référence.

II.1.1 Le programme du certificat d’études

en français
Le programme du CEP était le suivant:
– Lecture : lecture expressive avec explications tendant, non seulement à faire comprendre le sens, mais encore à faire sentir la beauté des morceaux.
– Ecriture : cursive
– Langue française : 1°) récitation expressive de morceaux choisis en prose ou en vers.
2°) exercices de vocabulaire – familles de mots et éléments de dérivation. sens propre et sens figuré.
3°) grammaire. Révision du cours moyen. Verbes irréguliers. Notions de syntaxe. Les diverses sortes de propositions. Fonctions des mots dans la proposition et des propositions dans la phrase. Principaux emplois des modes et des temps. Exercices d’analyse.
4°) dictée d’orthographe.
5°) exercices de rédaction (récits, lettres, descriptions, portraits…)
Les sujets de CEP doivent être choisis « dans le programme du cours moyen » et l’on retrouve les différents domaines énumérés ci-dessus aussi bien dans les programmes de 1882, toujours en vigueur pour le CEP de 1923 que dans les nouveaux programmes de 1923 appliqués à partir de l’année scolaire 1923-1924 et donc en vigueur pour le CEP de 1924 et 1925.

en calcul
Le programme en calcul, arithmétique comportait les notions suivantes : révision du programme du cours moyen auquel on ajoutera le calcul de certaines surfaces (parallélogramme, trapèze, polygone) et des problèmes simples avec solutions raisonnées sur l’intérêt, l’escompte, les partages, les moyennes, les densités.

Ce programme se réfère au programme du cours moyen qui est tout à fait essentiel puisqu’un arrêté précise : « Tous les sujets sont choisis par l’inspecteur d’académie dans le programme du cours moyen des écoles primaires élémentaires ». Il est donc nécessaire de citer également le programme du cours moyen qui était alors en vigueur (programme de 1882) : révision du cours précédent (essentiellement connaissance des nombres entiers avec addition, soustraction,. multiplication et quelques divisions simples) ; idées générales des fractions ; les fractions décimales ; application des quatre règles aux nombres décimaux ; règle de trois, règle d’intérêt simple ; système légal des poids et mesures ; problèmes et exercices d’application, solutions raisonnées.

On trouve également dans ces programmes des références au calcul mental mais ce domaine ne concerne pas l’épreuve écrite à laquelle cette étude s’intéresse. On constate, en revanche, qu’il n’y a pas de géométrie. Ce domaine est totalement omis du programme du certificat d’études primaires et il apparaît dans le programme du cours moyen en tant que discipline tout à fait distincte de la discipline calcul, arithmétique.

En résumé, on constate que le programme du certificat d’études est très restreint et ne concerne qu’un petit nombre de notions mathématiques.
[Voir la note additionnelle]

II.1.2 Le programme de la classe de sixième et de la classe de cinquième

Ce programme (programme de 1985) est trop long pour être cité en totalité.
en français
L’objectif premier de l’enseignement est de rendre les élèves capables de s’exprimer avec correction et clarté dans la langue d’aujourd’hui, oralement et par écrit. Les contenus du programme sont présentés selon trois grands axes : pratique raisonnée de la langue, formation d’une culture, méthodes et pratiques. Seul le premier axe recouvre les préoccupations du programme du certificat d’études primaires. En effet, dans la pratique raisonnée de la langue les points suivants sont développés dans les classes de 6ème et de 5ème : la phrase, le nom et le groupe nominal, le verbe et le groupe verbal, la phrase simple et la phrase complexe, les fonctions syntaxiques, les classes de mots, le vocabulaire, les accords à l’oral et à l’écrit, l’orthographe, la phrase et le texte, l’usage poétique de la langue.

Les deux autres axes visent l’approche de tous les textes, y compris non littéraires, et l’apprentissage de méthodes de travail. Ils sont bien loin des programmes des années vingt et sont un des signes manifestes de l’évolution des finalités de l’enseignement du français.

en mathématiques
Le programme comprend trois parties : travaux géométriques, travaux numériques et organisation et gestion de données, fonctions.

La première partie, travaux géométriques, est en totalité hors du programme du certificat d’études primaires.

La deuxième partie, travaux numériques, comprend sept paragraphes. Seuls les trois premiers paragraphes sont proches du programme du certificat d’études ; ils portent sur les nombres positifs et les opérations mais comportent également des travaux hors programme du certificat d’études sur les ordres de grandeur et les approximations. Les quatre derniers paragraphes sont également hors programme du certificat d’études ; ils portent sur les écritures littérales, les rangement de nombres, quelques équations, les nombres relatifs, leur somme et leur différence, les repérages sur une droite et dans un plan.

La troisième partie, organisation et gestion des données, fonctions, peut être considérée comme transversale à l’ensemble du programme. Elle comporte des travaux très nombreux et très variés parmi lesquels on peut retrouver l’application d’un pourcentage à une valeur, le calcul d’un périmètre et de l’aire d’un rectangle, du volume d’un parallélépipède rectangle, de la longueur d’un cercle et la détermination d’une quatrième proportionnelle.

Pour résumer, on retrouve une grande partie du programme du certificat d’études des années vingt dans le programme de sixième en 1995 mais il n’y a qu’une faible part du programme de sixième en 1995 dans le programme du certificat d’études des années vingt.
Les programmes sont donc très différents et les élèves d’aujourd’hui étudient une diversité plus grande de notions. De ce fait, sur les notions communes aux deux époques, les élèves de 1995 ne peuvent pas avoir bénéficié d’un entraînement aussi approfondi que les élèves des années vingt.

II.2. Résultats à l’épreuve de rédaction

Les 26 sujets de rédaction retenus sont parfaitement représentatifs des sujets donnés au certificat d’études primaires en 1923, 1924 et 1925 et conformes aux programmes scolaires de l’époque. Ils sont cependant accessibles à des élèves d’aujourd’hui dans la mesure où l’on a écarté les sujets trop ruraux, trop datés ou trop ancrés dans le contexte local. Ces sujets se répartissent en 15 récits (dont 5 sujets mixtes récit/description), 8 descriptions, deux sujets de réflexion et une lettre.
En soixante-dix ans, la place accordée à la rédaction dans l’enseignement du français a évolué. Exercice quelque peu négligé dans les années vingt où l’orthographe était l’épreuve reine, le travail de l’expression écrite est aujourd’hui devenu un élément essentiel de l’apprentissage.

Cela peut expliquer que, lorsqu’on compare les résultats sur l’ensemble de la génération ou sur la meilleure moitié, les élèves de 1995 aient tendance à mieux réussir que ceux des années vingt.

Cohérence et longueur du texte (items 1 et 1 bis)
Les élèves de 1995 écrivent des textes plus cohérents et plus longs que les élèves des années vingt. Ils sont aujourd’hui 90% de la meilleure moitié à écrire un texte cohérent d’au moins 20 lignes contre 78% dans les années vingt, et 79% rédigent plus de 20 lignes, contre 56% des candidats au CEP.

Compréhension des consignes (items 2 et 3)
Aux deux époques, la quasi totalité des élèves ne commettent pas d’erreur sur le type de texte à produire (lettre, dialogue, récit, description ….) et ne font pas de hors-sujet complet. Les résultats de l’ensemble de la génération et de la meilleure moitié des élèves sont de même importance. Toutefois, les candidats au CEP ont plus tendance à ne pas sortir du sujet (item 3) : 86% des candidats du CEP pour 75% des élèves de la meilleure moitié de l’échantillon 1995.

Texte complet (item 4)
Pour cet item, les résultats entre les deux époques sont semblables, bien que sur l’ensemble de la génération se dessine un léger avantage aux élèves d’aujourd’hui.

Organisation du devoir (items 5 et 6)
Pour ces deux items, les élèves de la génération 1995 sont globalement meilleurs que les élèves de la génération des années vingt. Il sont 90% en 1995 contre 79% dans les années vingt à organiser leur devoir (item 5) en faisant éventuellement une erreur, et environ 60% d’entre eux aux deux époques organisent leur devoir correctement.

Cependant, les résultats de la meilleure moitié des élèves sont comparables aux deux époques. Environ 75% des élèves organisent sans erreur les informations de leur texte de façon cohérente et environ 50% des élèves respectent correctement les règles de présentation du devoir en trois parties (introduction, développement, conclusion) avec séparation typographique. Aux deux époques, 7 élèves sur 10, parmi la première moitié, savent construire les trois parties attendues, mais sans les distinguer nettement.

Pertinence des éléments (item 7)
Aux deux époques, que ce soit pour les élèves de l’ensemble de la génération ou pour les élèves les meilleurs, les résultats sont similaires.

Qualités formelles – maîtrise de la langue (items 8, 9, 10, 11, 12)
Aux deux époques, que l’on considère les résultats des générations ou ceux de la meilleure moitié des élèves, les réussites sont identiques pour les critères portant sur le vocabulaire : 9 élèves sur 10 ont un vocabulaire pertinent (item 8) et 6 élèves sur 10, pour la meilleure moitié, utilisent un vocabulaire riche et varié (item 9). Aux deux époques, les élèves ont une syntaxe correcte (item 11) mais ils ne sont cependant que quatre sur dix à ne commettre aucune faute de ce type.

Même si les élèves de la génération de 1995 semblent produire plus de phrases variées (item 12) que les élèves des années vingt (50% contre 44%), les élèves de la meilleure moitié ont des résultats semblables (environ 60% de réussite).

En ce qui concerne la maîtrise de l’emploi des temps verbaux (item 10) la première moitié des élèves des années 1923, 1924 et 1925 savent mieux les employer que les élèves de 1995 mais cet avantage disparaît si l’on retient l’ensemble de la génération. Si l’on se limite à une règle stricte, la maîtrise sans aucune erreur de l’emploi des temps était légèrement plus fréquente il y a 70 ans (63% contre 54% pour la meilleure moitié).

Communication (items 14 et 15):
Sur ce critère regroupant la maîtrise de la ponctuation (item 14) et la présentation graphique (item 15), les élèves de 1995 (la génération et la meilleure moitié) ont des réussites nettement supérieures à celles des élèves des années 1923, 1924 et 1925, en particulier pour la maîtrise de la ponctuation.

En conclusion, sur l’ensemble des critères de la grille d’évaluation de la rédaction, la hiérarchie des réussites est la même aux deux époques et les élèves d’aujourd’hui ont des résultats soit équivalents, soit meilleurs que ceux de leurs aînés. Ce sont les mêmes aspects de la production d’un texte qui présentaient des difficultés aux élèves des années vingt et qui en présentent toujours aux élèves d’aujourd’hui.

Au vu de cette analyse, il est possible d’affirmer que, globalement, la rédaction est un exercice que les élèves d’aujourd’hui maîtrisent mieux. Cela s’explique, comme on l’a déjà souligné, par la place accrue des exercices d’expression écrite mais aussi, très vraisemblablement, par les progrès accomplis dans l’enseignement de la rédaction, grâce, par exemple, à l’utilisation des recherches sur la structure du conte ou sur le schéma narratif du récit, progrès qui ont permis aux enseignants de français de mieux faire comprendre aux élèves la fonction et la construction du récit.

TABLEAUX DES RESULTATS EN REDACTION

Les données qui portent sur la première moitié des élèves ont été observées sur des échantillons représentatifs (cf annexe 1). Celles qui portent sur l’ensemble de la génération ont été, en s’appuyant sur ces observations et d’autres éléments, reconstituées pour les années vingt ; ce qu’on appelle ensemble de la génération pour 1995 n’est pas constitué de tous les élèves, mais a été délimité pour être comparable aux années vingt (cf annexe 2). Dans les deux cas, les résultats sont donc entachés d’erreurs, en particulier aléatoires. Ainsi, tout écart inférieur à cinq points n’est pas significatif.

Le code 1 est celui de la réussite complète.
Les codes 1+2, 1+3 ou 1+4 prennent en compte la réussite partielle (la réponse est juste au moins aux 3/4).

item 1 : texte cohérent (20 lignes)

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Code 1 64% 86% 81% 78% 90% 86%

item 1-bis : longueur du texte

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
moins de 20 lignes 44% 21% 29%
20 lignes et plus 56% 79% 71%

item 2 : type de texte attendu

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 + 4 92% 98% 95% 100% 99% 98%
dont code 1 84% 87% 84% 94% 90% 89%

item 3 : pas de hors sujet

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 + 4 91% 94% 90% 99% 96% 95%
dont code 1 77% 68% 66% 86% 75% 75%

item 4 : histoire complète

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Code 1 67% 73% 67% 80% 78% 76%

item 5 : informations organisées

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 + 4 79% 90% 86% 95% 96% 94%
dont code 1 60% 61% 55% 74% 74% 65%

item 6 : parties traditionnelles attendues

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 + 2 57% 62% 54% 71% 68% 65%
dont code 1 imp 42% 36% 45% 50% 46%

item 7.- choix pertinent des éléments

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 + 4 84% 88% 81% 94% 92% 89%
dont code 1 55% 51% 43% 66% 60% 53%

item 8 : pertinence du vocabulaire

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 + 4 86% 91% 86% 97% 94% 93%
dont code 1 61% 59% 52% 68% 66% 61%

item 9: vocabulaire riche et varié

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Code 1 44% 46% 37% 57% 59% 48%

item 10 : maîtrise de l’emploi des temps

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 + 4 78% 77% 72% 91% 84% 82%
dont code 1 53% 43% 39% 63% 54% 50%

item 11 : syntaxe correcte

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 + 4 73% 78% 74% 90% 89% 87%
dont code 1 32% 33% 33% 42% 44% 43%

item 12 : variété des phrases produites

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Code 1 44% 50% 43% 60% 61% 55%

item 14.- maîtrise de la ponctuation

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Code 1 44% 65% 62%

item 15 :présentation graphique

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 + 3 63% 72% 74% 75% 80% 81%
dont code 1 19% 24% 25% 25% 32% 31%

II.3. Résultats à l’épreuve d’orthographe (dictée)

Les dictées proposées au certificat d’études primaires en 1923, 1924 et 1925 étaient des textes d’environ 10 lignes. La dictée était notée sur 5, toute faute grave enlevait un point et un zéro obtenu en dictée était éliminatoire. Aucun sujet n’a été écarté à cause des difficultés lexicales ou grammaticales mais il faut souligner que le vocabulaire est souvent vieilli ou archaïque et que les thèmes abordés dans les textes ne sont pas toujours familiers aux élèves d’aujourd’hui.

Dans les années vingt, la dictée était l’épreuve centrale de l’examen et un apprentissage capital dans l’enseignement primaire ; les élèves pratiquaient presque quotidiennement l’exercice.

La grille d’évaluation de la dictée permet, pour les deux époques et quelle que soit la dictée proposée aux élèves, d’une part de répertorier les fautes d’orthographe dans les catégories suivantes :
– fautes de langue
– fautes de grammaire
– fautes de lexique
– fautes portant sur les signes orthographiques
d’autre part d’affiner l’analyse en grammaire et en lexique où les évaluateurs devaient classer les fautes selon une typologie.

Dans un premier temps, l’analyse porte sur le nombre moyen et le nombre médian de fautes dans la dictée.
Les élèves des années vingt font en moyenne, dans une dictée de 10 lignes, environ 2,5 fois moins de fautes que les élèves d’aujourd’hui. Cette conclusion vaut aussi bien pour le nombre moyen de fautes (4 contre 9 pour la première moitié, par exemple) que pour le nombre médian (la moitié des copies a fait moins de 3 fautes dans les années vingt, moins de 7 ou 8 aujourd’hui).

Les candidats au CEP sont environ 5 fois plus nombreux (24%) que les élèves d’aujourd’hui appartenant à la première moitié (5%) à maîtriser l’orthographe de façon très satisfaisante (0 faute ou 1 faute). Dans les années vingt 34% des élèves font 5 fautes et plus, ils sont 74% (soit plus du double) en 1995 ; les élèves d’aujourd’hui appartenant à la meilleure moitié sont encore 39% à faire 10 fautes et plus, ils n’étaient que 6% parmi les candidats au CEP.

Ces données peuvent être affinées grâce à une étude de la typologie des fautes, étude effectuée uniquement sur la meilleure moitié des élèves (ensemble des candidats au CEP en 1923, 1924 et 1925 et première moitié des élèves de 1995).

Les évaluateurs devaient compter les fautes et les répertorier selon leur catégorie (langue, grammaire, lexique ou signes orthographiques). On remarque une certaine stabilité du nombre moyen de fautes de langue et du nombre moyen de fautes portant sur les signes orthographiques alors qu’en grammaire et en lexique le nombre moyen de fautes a fortement augmenté. Les proportions de copies ayant très peu ou beaucoup de fautes confirment la conclusion tirée du nombre moyen de fautes.

En grammaire, 6 candidats au CEP sur 10 des années vingt faisaient 0 ou 1 faute contre moins d’un élève sur 4 pour la meilleure moitié en 1995 ; à l’inverse, la proportion d’élèves commettant un grand nombre de fautes est beaucoup plus élevée en 1995 : par exemple, 5 fois plus pour la tranche de 5 fautes et plus.

En lexique, 7 candidats sur 10 des années vingt ne faisaient que 0 ou 1 faute contre seulement 3 sur 10 pour la meilleure moitié en 1995 ; 9 fois plus d’élèves commettent en 1995, 5 fautes et plus.
Les candidats au CEP de 1923, 1924 et 1925 commettaient donc nettement moins de fautes que la meilleure moitié des élèves de 1995 et ce sont les fautes de grammaire et de lexique qui ont le plus augmenté.

L’étude du poids respectif des différentes catégories (langue, grammaire, lexique et signes orthographiques) et de la typologie des fautes de grammaire et de lexique permet cependant de nuancer ces données.

Dans les années vingt, comme le montre le tableau de la répartition des fautes par catégorie, 7 fautes sur 10 étaient des fautes de grammaire et de lexique, presque 1 faute sur 10 une faute de langue et 2 fautes sur 10 des fautes portant sur les signes orthographiques.

En 1995, 8,5 fautes sur 10 sont des fautes de grammaire ou de lexique, les fautes portant sur les signes orthographiques représentent 1 faute sur 10 et une faute sur vingt seulement est une faute de langue.

Ainsi, en poids relatif, les fautes de langue sont aujourd’hui nettement moins présentes dans les copies des élèves que dans les années vingt alors qu’il s’agit d’un type d’erreur particulièrement grave où l’élève ne reconnaît pas le mot comme entité dans la chaîne parlée (il ne sépare pas par des blancs le mot de ses voisins de gauche ou de droite, ou il le tronçonne en plusieurs unités ou il le mutile gravement en oubliant des syllabes).

Afin d’étudier l’éventuelle évolution des fautes de grammaire et de lexique, on a sélectionné un certain nombre d’erreurs, sans pour autant pourvoir envisager tous les types de fautes possibles.

En grammaire, l’observation du tableau des poids respectifs des différentes fautes montre que le poids des confusions pluriel des noms/pluriel des verbes et des fautes d’accord verbe/sujet et adjectif/nom a augmenté ; la proportion des fautes de conjugaison, de temps et de modes, des confusions er/é, des fautes d’accord de participe passé et des confusions entre homonymes grammaticaux a diminué.

Ainsi, si les élèves de 1995 font, dans l’absolu, plus de fautes de grammaire que leurs prédécesseurs, on s’aperçoit cependant que ce sont surtout les erreurs concernant l’application mécanique de règles d’accord qui ont augmenté (les élèves sont-ils suffisamment entraînés par des exercices systématiques de réinvestissement ?).

En lexique, compte-tenu de la très grande variété d’erreurs possibles, l’étude n’a pas la prétention de l’exhaustivité. On a sélectionné trois types d’erreurs (double consonne, m devant m, p ou b et oubli ou ajout d’une finale muette). Les fautes repérées dans ces trois rubriques représentent la moitié des fautes de lexique commises par les élèves d’aujourd’hui contre seulement un tiers dans les années vingt. L’oubli ou l’ajout d’une finale muette est plus fréquent de nos jours.

Le nombre moyen de mots dont la transcription ne respecte pas la phonétique a peu augmenté (de 0,33 par copie dans les années vingt à 0,49 en 1995) alors que c’est un type d’erreur grave.

Au total, la comparaison de la meilleure moitié des élèves montre que, au-delà du fait que les élèves d’aujourd’hui font en moyenne beaucoup plus de fautes, il commettent, en proportion, moins de fautes de langue, considérées comme les plus graves. D’une façon plus générale, la proportion respective des différents types de fautes montre que, s’ils ont perdu, en particulier en grammaire, certains automatismes, ils font preuve de discernement et d’esprit d’analyse.

Pour situer la baisse moyenne de la maîtrise de l’orthographe entre les années vingt et aujourd’hui, il faut la rapprocher d’un constat sur une plus longue période (sur un siècle) qui avait été fait, lui aussi, à partir d’une même dictée faite en 1875 environ par des milliers d’élèves et refaite par des élèves en 1987 (2). Le nombre moyen de fautes que les élèves avaient commises en 1987 était moins élevé qu’un siècle auparavant et, comme ici, la proportion des différents types de fautes était différente, les fautes de langue ayant perdu de l’importance.

Ainsi, l’évolution sur un siècle est la suivante : croissance de la maîtrise de l’orthographe, puis décroissance, le niveau moyen d’aujourd’hui étant donc nettement inférieur à celui des années vingt, mais supérieur à celui qui prévalait au début de la IIIe République.

TABLEAUX DES RESULTATS EN DICTEE

Les données qui portent sur la première moitié des élèves ont été observées sur des échantillons représentatifs (cf annexe 1). Celles qui portent sur l’ensemble de la génération ont été, en s’appuyant sur ces observations et d’autres éléments, reconstituées pour les années vingt ; ce qu’on appelle ensemble de la génération pour 1995 n’est pas constitué de tous les élèves, mais a été délimité pour être comparable aux années 20 (cf annexe 2). Dans les deux cas, les résultats sont donc entachés d’erreurs, en particulier aléatoires. Ainsi, tout écart inférieur à cinq points n’est pas significatif.
Lecture du nombre médian de fautes par copie :
50% des candidats au CEP ont commis moins de 2,7 fautes,
50% des élèves de la meilleure moitié en 1995 ont commis moins de 7,2 fautes.

Fautes d’orthographe

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
0 ou 1 faute 24% 5% 6%
5 fautes et plus 34% 74% 81%
dont 10 fautes et plus 6% 39% 48%

Nombre moyen de fautes par copie

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
6,2 14,8 16,7 3,9 9,3 10,8

Nombre médian de fautes par copie

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
2,7 7,2 8,7

Répartition des fautes par catégorie
(en italique en bas à droite figure le nombre moyen de fautes).

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Fautes de langue 8%

0,3
5%

0,5
5%

0,6
Fautes de grammaire 41%

1,6
48%

4,5
50%

5,4
Fautes de lexique 28%

1,
36%

3,4
34%

3,7
Fautes d’accents et de signes orthographiques 20%

0,8
10%

0,9
9%

1
Autres 3%

0,1
1%

0,1
2%

0,2
Ensemble 100% 100% 100%

Répartition des différentes fautes de grammaire

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
confusion er / é 6% 5% 4%
autres fautes de conjugaison, de temps, de mode 31% 28% 30%
homonymes grammaticaux 21% 18% 17%
confusion pluriel des noms / des verbes 2% 5% 4%
accord du participe passé 9% 6% 7%
accord verbe / sujet 15% 17% 17%
accord adjectif qualificatif / nom 12% 16% 18%
autres 4% 5% 3%
Ensemble 100% 100% 100%

Répartition des différentes fautes de lexique

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
double consonne 19% 23% 23%
m devant m, p ou b 1% 2% 1%
oubli ou ajout d’une finale muette 15% 27% 25%
autres 65% 48% 51%
Ensemble 100% 100% 100%
Nombre moyen de mots mal transcrits phonétiquement par dictée 0,33 0,49 0,71

Répartition du nombre de fautes à l’intérieur de chaque catégorie

Langue

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
0 ou 1 faute 94% 91% 89%
5 fautes et plus 0% 1% 2%
dont 10 et plus 0% 0% 0%

Grammaire

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
0 ou 1 faute 60% 23% 17%
5 fautes et plus 8% 40% 49%
dont 10 et plus 1% 12% 17%

Lexique

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
0 ou 1 faute 71% 30% 26%
5 fautes et plus 3% 28% 30%
dont 10 et plus 0% 4% 5%

Signes orthographiques

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
0 ou 1 faute 80% 77% 76%
5 fautes et plus 2% 3% 3%
dont 10 et plus 0% 0% 0%

 

II.4 Résultats à l’épreuve de questions de dictée

Les questions de dictée proposées au certificat d’études primaires concernaient, comme le préconisaient les instructions officielles, l’intelligence du texte (vocabulaire et compréhension) et la connaissance de la langue (analyse grammaticale, conjugaison ou analyse logique). Les notions abordées dans les 26 sujets retenus en français sont supposées connues des élèves des classes de collège d’aujourd’hui. La grille d’évaluation permet d’apprécier les réponses des élèves sur toutes les questions posées à l’issue de la dictée, quelle que soit la dictée proposée à l’élève. En conclusion, aux deux dates, le texte est compris de façon voisine : vocabulaire et compréhension sont, aujourd’hui, très légèrement moins bien maîtrisés, mais en fait la différence est ténue et l’intelligence du texte est analogue aux deux dates. En revanche, sur les questions de la dictée portant sur la connaissance de la langue, et notamment celles de grammaire, les élèves d’aujourd’hui réussissent moins bien que ceux des années vingt.

Intelligence du texte (vocabulaire et compréhension)

Les élèves de la génération des années 1923, 1924, 1925 réussissent mieux (8 points d’écart) les questions de vocabulaire que les élèves de la génération de 1995. Toutefois les élèves de la meilleure moitié de 1995 et les candidats au CEP ont des réussites similaires. C’est-à-dire que les élèves d’aujourd’hui tout comme les candidats au CEP connaissent le sens des mots et des expressions, ils savent manier les antonymes, les synonymes ou les diminutifs ; ils connaissent les familles lexicales et sont capables de changer de registre de langue.

Les questions de compréhension ont pour objet de vérifier si l’élève saisit le sens d’un texte, ou de mots ou expressions en contexte, s’il sait construire une information à partir d’un texte, rendre compte d’une impression laissée par la lecture ou formuler un avis. Aux deux époques, les réussites aux questions de compréhension sont équivalentes, tant pour les élèves de l’ensemble des générations que pour les élèves de la meilleure moitié. Parmi ces derniers, environ 7 élèves sur 10 donnent une réponse exacte ou partiellement exacte, et 1 élève sur 2 fournit une réponse totalement exacte.

Connaissance de la langue (analyse grammaticale, conjugaison, analyse logique)

Pour ce qui est de la connaissance de la langue, sur chaque critère la différence entre les deux époques est importante. L’estimation des résultats pour la « génération » des années vingt étant impossible, l’analyse concerne uniquement les élèves présentés au CEP et ceux de la meilleure moitié en 1995.

En analyse grammaticale, les élèves des années vingt sont deux fois plus nombreux que les élèves d’aujourd’hui à réussir les questions totalement ; l’écart diminue si l’on considère les réponses partiellement exactes. Toutefois. ces questions sont difficiles car si moins d’un élève sur 5 parmi la meilleure moitié des élèves de 1995 (18%) réussit les questions de grammaire, seul un pou plus du tiers (37%) des candidats au CEP donne des réponses exactes.

Pour ce qui concerne la conjugaison, même si les réussites sont plus fréquentes qu’en analyse grammaticale moins de la moitié des élèves des années vingt (46%) et moins du tiers (28%) des élèves de 1995 ne font aucune erreur, même si leur réponse n’est pas toujours complète.

L’analyse logique se révèle un exercice difficile aux deux époques : seulement 25% des candidats au CEP et 16% des élèves de la meilleure moitié de 1995 proposent des réponses exactes.

Notons à ce propos que l’exercice de « questions de dictées » tend à disparaître dans les collèges et que l’apprentissage des notions de grammaire a profondément évolué : la maîtrise des natures et des fonctions, des conjugaisons, des propositions, n’est plus une fin en soi mais un outil pour une meilleure compréhension du texte. De ce fait, même si les élèves de 1995 apprennent toujours les mêmes notions grammaticales, ils ne peuvent plus avoir les mêmes automatismes que leurs prédécesseurs. Ainsi, on rejoint, pour les questions de dictées, le constat établi en orthographe selon lequel c’est surtout la maîtrise d’un certain nombre d’automatismes qui a diminué.

 

TABLEAUX DES RESULTATS EN QUESTIONS DE DICTEE
Les données qui portent sur la première moitié des élèves ont été observées sur des échantillons représentatifs (cf annexe 1). Celles qui portent sur l’ensemble de la génération ont été, en s’appuyant sur ces observations et d’autres éléments, reconstituées pour les années vingt ; ce qu’on appelle ensemble de la génération pour 1995 n’est pas constitué de tous les élèves, mais a été délimité pour être comparable aux années 20 (cf annexe 2). Dans les deux cas, les résultats sont donc entachés d’erreurs, en particulier aléatoires. Ainsi, tout écart inférieur à cinq points n’est pas significatif.
Les codes 1 à 4 prennent en compte la réussite partielle (la réponse est juste au moins aux 3/4)
Les codes 1+2 ou 1+3 sont ceux de la réussite stricte.

Vocabulaire

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 à 4 66% 58% 48% 72% 67% 60%
dont codes 1+2 59% 51% 41% 64% 58% 52%

Compréhension

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 à 4 62% 58% 54% 73% 66% 65%
dont codes 1+2 estimation impossible 41% 34% 50% 48% 45%

Analyse grammaticale

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1 à 4 57% 33% 23%
dont codes 1+2 37% 18% 11%

(estimation impossible pour la génération, pour l’analyse grammaticale, la conjugaison et l’analyse logique)

Conjugaison

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1+3+4 56% 39% 44%
dont codes 1+3 46% 28% 35%

Analyse logique

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1+3 25% 16% 16%

 

II.5 Résultats à l’épreuve de mathématiques

Le choix des problèmes retenus parmi plus d’une centaine de sujets proposés en 1923, 1924 et 1925 dans la Somme a été effectué par élimination d’une très grande quantité d’entre eux pour des motifs extrêmement divers : notions hors programmes, unités dépassées (ex. le quintal métrique ou le myriamètre), données manquantes dans l’énoncé car supposées connues des élèves, données désuètes, contexte litigieux, fausses situations réelles.

Après ces diverses éliminations, il est resté un ensemble de vingt problèmes pour lesquels les compétences purement mathématiques peuvent encore être considérées comme actuelles. Les sujets des années vingt étaient composés de deux problèmes distincts et il a donc été possible de composer dix sujets différents.

Pour réaliser les sujets proposés en 1995, on a assemblé les problèmes de façon à répartir au mieux les diverses notions mathématiques abordées. On a ainsi systématiquement assemblé un problème comportant des notions métriques avec un autre qui n’en comporte pas et on a réparti les notions mathématiques proches dans des sujets différents ; par exemple, un sujet ne comporte pas à la fois deux problèmes faisant intervenir des fractions.

Cette recherche de cohérence n’était pas une préoccupation des concepteurs de sujets dans les années vingt. Les deux problèmes d’un même sujet pouvaient tous deux porter sur les mêmes notions mathématiques ou encore être très simples ou, au contraire, très complexes.

La plus petite modification dans l’énoncé d’un sujet pouvant entraîner des résultats différents, il a été décidé de proposer les problèmes dans les mêmes termes et avec les mêmes données que dans les années vingt. En effet, par exemple, si on actualise un prix, les nombres en présence ne sont plus les mêmes et les difficultés purement mathématiques changent également.

La réussite à chaque problème a été évaluée à l’aide d’une grille comportant cinq items différents pour lesquels plusieurs codes de réponses étaient proposés. L’ensemble des copies, aussi bien celles de 1923, 1924 ou 1925 que celles de 1995, ont été évaluées à l’aide de cette grille. Le premier item concernait la réussite d’ensemble au problème et les quatre suivants les compétences dans le domaine calculatoire.

L’évaluation d’ensemble

La grille d’évaluation d’ensemble a été construite de façon à être indépendante d’un quelconque problème posé et donc à pouvoir être utilisée sur n’importe lequel d’entre eux. Elle prend en compte les différentes erreurs qu’un élève peut être amené à commettre et combine ces erreurs dans les différents codes de réponses.

La réussite à l’ensemble du problème (item 1) peut être partielle (l’élève a engagé une démarche correcte mais ne l’a pas achevée) ou totale. Les élèves des années vingt ont mieux réussi, en partie ou en totalité, ces problèmes que ceux d’aujourd’hui. Manifestement, ils étaient mieux entraînés à résoudre ce type de problème.

Deux fois plus de candidats au CEP que d’élèves de la meilleure moitié de 1995 (67% pour 33%) proposent une démarche correcte et complète pour résoudre les problèmes. Toutefois, les élèves de la meilleure moitié de 1995 sont plus de 53% à engager une démarche correcte, complète ou partielle.

Les compétences calculatoires

Les quatre autres items sont destinés à mieux connaître les compétences calculatoires des élèves pour les quatre opérations : addition, soustraction, multiplication sur les décimaux positifs et division sur les nombres entiers. Bien évidemment, en 1995, l’utilisation des calculettes n’était pas autorisée de façon à mettre l’élève dans les mêmes conditions que dans les années vingt.

Il ne s’agissait pas, dans le cadre de ces items, d’évaluer si l’élève avait choisi une opération convenant à sa démarche. Il s’agissait, quand l’élève avait choisi une opération quelconque, de déterminer dans quelle mesure il avait été capable d’effectuer correctement le calcul. Ainsi, si un élève avait choisi de faire une addition réitérée plutôt qu’une multiplication, ce sont ses compétences calculatoires en addition et non en multiplication qui ont été évaluées.

Les élèves des deux époques ont des réussites analogues sur l’addition, la soustraction et la division de nombres entiers. Plus de 80 % des élèves de l’ensemble des générations de 1920 et de 1995 réussissent l’addition, la soustraction, la division de nombres entiers, ils sont 90% ou plus lorsqu’on considère les résultats des candidats au CEP ou les élèves de la meilleure moitié de 1995.

Sur la multiplication, les élèves d’aujourd’hui réussissent un peu moins bien que ceux d’autrefois : environ 70% d’entre eux (contre 80%) n’ont pas fait de fautes dans la ou les multiplications qu’ils ont effectuées lors des problèmes.

Une évaluation comparée sur une plus courte période (sur une trentaine d’années, des années soixante à aujourd’hui) avait permis de conclure à une stabilité, voire à une légère croissance, des capacités de calcul à la charnière CM2-6e (et à un progrès en géométrie au cours et en fin de collège) (3). Le résultat présent n’est donc pas contradictoire avec cette conclusion précédente, même s’il est un peu en retrait (mais il ne porte pas sur la même longueur de temps).

Au total, la différence entre l’évolution de la réussite à l’ensemble du problème et celle des compétences calculatoires est forte. Cela incite à penser que c’est plus la forme et le contexte de situation des problèmes qui les a rendus difficiles pour les élèves de 1995, que le niveau mathématique requis pour les résoudre.

 

TABLEAUX DES RESULTATS EN MATHEMATIQUES
Les données qui portent sur la première moitié des élèves ont été observées sur des échantillons représentatifs (cf annexe 1). Celles qui portent sur l’ensemble de la génération ont été, en s’appuyant sur ces observations et d’autres éléments, reconstituées pour les années vingt ; ce qu’on appelle ensemble de la génération pour 1995 n’est pas constitué de tous les élèves, mais a été délimité pour être comparable aux années 20 (cf annexe 2). Dans les deux cas, les résultats sont donc entachés d’erreurs, en particulier aléatoires. Ainsi, tout écart inférieur à cinq points n’est pas significatif.
Pour l’évaluation de l’ensemble du problème, les codes 1+2+3 correspondent à une réussite totale ou partielle du problème avec une démarche correcte, le code 1 étant celui de la réussite totale (démarche correcte et complète avec tous les calculs exacts). Par exemple, 53% des élèves d’aujourd’hui appartenant à la meilleure moitié engagent une démarche correcte pour résoudre le problème.
Pour les compétences calculatoires, les codes 1+2 correspondent à une ou plusieurs opérations réussies.

Evaluation d’ensemble du problème

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1+2+3 76% 39% 35% 80% 53% 47%
dont code 1 61% 21% 18% 67% 33% 28%

Addition

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1+2 86% 91% 91% 93% 93% 94%

Soustraction

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1+2 86% 85% 80% 95% 90% 91%

Multiplication

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1+2 86% 85% 80% 95% 90% 91%

Division de nombres entiers

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
Codes 1+2 86% 80% 81% 92% 89% 90%

 

III. LES RESULTATS DES GARÇONS ET DES FILLES

La comparaison entre les générations des garçons et des filles porte sur les items les plus représentatifs de chaque épreuve.

Pour la rédaction, cinq items ont été choisis, chacun représentant une rubrique essentielle de la grille d’évaluation : compréhension des consignes (item 3), texte complet (item 4), organisation du devoir (item 6), maîtrise de la langue (item 8), communication (item 14).

Le nombre de fautes à la dictée et tous les items des questions de dictées figurent dans tous les tableaux, à l’exception de l’analyse logique où le nombre d’observations était insuffisant.

En mathématiques, seul est retenu l’item d’évaluation d’ensemble du problème.

III.1 La rédaction

Dans l’ensemble, pour les cinq items, les filles sont plutôt meilleures que les garçons.

Les filles et les garçons respectent de manière comparable le sujet proposé (item 3).

Les filles de la « génération » des années vingt réussissent nettement mieux que les garçons à rédiger une histoire complète (item 4, 15 points d’écart), la différence s’estompe pour la « génération » 1995 et quand on ne s’intéresse qu’à la meilleure moitié.

Les filles réussissent mieux à construire leurs devoirs en trois parties (item 6), en particulier en 1995. La maîtrise de la ponctuation (item 14) est également meilleure chez les filles.

III.2 La dictée

Dans l’ensemble, les filles réussissent mieux en dictée que les garçons et l’écart semble plus marqué aujourd’hui que dans les années vingt.

Si l’on observe le tableau du nombre de fautes, on remarque que les filles sont meilleures que les garçons. Elles sont plus nombreuses à faire 0 ou 1 faute alors que les garçons sont plus nombreux à commettre 5 fautes et plus et 10 fautes et plus.

En 1995, les filles sont deux fois plus nombreuses que les garçons à faire 0 ou 1 faute (7% et 3%) et l’écart est très important pour les nombres élevés de fautes (14 points d’écart dans la tranche 5 fautes et plus et 13 points dans la tranche 10 fautes et plus) où les filles sont moins nombreuses que les garçons. Pour les années vingt, les écarts sont plus faibles entre les filles et les garçons présentés au CEP, même si les filles sont meilleures.

L’observation du tableau du nombre moyen de fautes confirme l’analyse.

Dans les années vingt, pour l’ensemble de la génération, les filles et les garçons sont à peu près à égalité (6 fautes par dictée en moyenne). En 1995, les garçons ont un nombre moyen de fautes plus élevé. Pour ce qui est de la meilleure moitié, les garçons font en moyenne 1,2 fois plus de fautes que les filles dans les années vingt et 1,3 fois plus de fautes que les filles en 1995.

Au total, la dégradation de l’orthographe a été beaucoup moins marquée pour les filles que pour les garçons.

III.3 Les questions de dictée

En vocabulaire les écarts entre filles et garçons ne sont pas significatifs ; mais en compréhension les filles sont meilleures, tant dans les années vingt qu’aujourd’hui.

En analyse grammaticale, la seule différence notable concerne les candidats des années vingt où les garçons ont mieux réussi, à condition de se limiter à la réussite complète. En conjugaison non plus il n’y a pas de différence notable au niveau de la génération ; par contre, parmi les élèves de la meilleure moitié, les filles réussissent nettement mieux (de 8 à 12 points d’écart).

Le nombre de sujets contenant des questions d’analyse logique n’était pas assez élevé pour permettre une étude.

III.4 Le problème de mathématiques

Les garçons réussissent nettement mieux que les filles, aussi bien pour l’ensemble de la génération que pour la meilleure moitié des élèves, et ceci dans les années vingt comme aujourd’hui. Les écarts sont assez importants (de 5 à 14 points).

En conclusion, les filles sont au moins aussi bonnes et souvent meilleures en français (rédaction, dictée-questions) que les garçons, tant dans les années vingt qu’aujourd’hui, et leur supériorité s’est accrue en dictée et en questions. En résolution de problèmes, en revanche, les garçons sont meilleurs aux deux dates, l’écart s’étant un peu rétréci.

 

TABLEAUX DES RESULTATS GARCONS / FILLES EN FRANCAIS
Les données qui portent sur la première moitié des élèves ont été observées sur des échantillons représentatifs (cf annexe 1). Celles qui portent sur l’ensemble de la génération ont été, en s’appuyant sur ces observations et d’autres éléments, reconstituées pour les années vingt ; ce qu’on appelle ensemble de la génération pour 1995 n’est pas constitué de tous les élèves, mais a été délimité pour être comparable aux années 20 (cf annexe 2). Dans les deux cas, les résultats sont donc entachés d’erreurs, en particulier aléatoires. Ainsi, tout écart inférieur à cinq points n’est pas significatif.
En rédaction, le code 1 est celui de la réussite complète. Les codes 1+2, 1+3 ou 1+4 prennent en compte la réussite partielle (la réponse est juste au moins aux 3/4)
En questions de dictée, les codes 1 à 4 prennent en compte la réussite partielle (la réponse est juste au moins aux 3/4). Les codes 1+2 ou 1+3 sont ceux de la réussite stricte.

REDACTION

item 3 : pas de hors sujet

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
Codes 1+4 89% 93% 93% 95% 90% 91% 99% 99% 95% 96% 94% 95%
dont code 1 74% 79% 68% 67% 64% 70% 87% 85% 73% 77% 74% 76%

item 4 : histoire complète

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
Code 1 53% 68% 71% 74% 64% 72% 81% 79% 75% 81% 74% 78%

item 6 : parties traditionnelles attendues

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
Codes 1+2 57% 58% 59% 65% 52% 56% 73% 69% 65% 71% 62% 67%
dont code 1 imp imp 38% 45% 35% 38% 49% 43% 45% 54% 45% 47%

item 8 : pertinence du vocabulaire

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
Codes 1+4 80% 89% 89% 93% 84% 89% 98% 96% 93% 95% 91% 94%
dont code 1 61% 61% 57% 62% 49% 54% 73% 66% 62% 69% 57% 64%

item 14 : maîtrise de la ponctuation

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F
Code 1 40% 46% 61% 68% 57% 67%

 

DICTEE

nombre de fautes

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F
0 ou 1 faute 21% 25% 3% 7% 4% 7%
5 fautes et plus 38% 30% 82% 68% 85% 77%
dont 10 et plus 10% 4% 46% 33% 57% 41%

nombre moyen de fautes

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
6,1 6,4 16,2 13,3 18,9 13,7 4,4 3,6 10,8 8,1 12,5 9,4

nombre médian de fautes

Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F
3 2,5 8,3 6,4 10,5 7,5

 

QUESTIONS DE DICTEE

Vocabulaire

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
Codes 1+2+3+4 68% 66% 56% 60% 47% 49% 75% 70% 69% 66% 58% 62%
dont codes 1+2 61% 61% 49% 53% 40% 41% 67% 62% 59% 58% 50% 54%

compréhension

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
Codes 1+2+3+4 imp 69% 56% 63% 50% 57% 68% 75% 64% 74% 62% 68%
dont codes 1+2 imp 42% 40% 42% 31% 37% 48% 52% 46% 49% 43% 47%

analyse grammaticale

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
Codes 1+2+3+4 52% imp 22% 25% 15% 20% 59% 56% 30% 35% 21% 25%
dont codes 1+2 40% imp 11% 13% 6% 8% 44% 32% 16% 19% 9% 11%

conjugaison

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
Codes 1+3+4 imp imp 29% 27% 29% 31% 53% 62% 36% 42% 42% 45%
dont codes 1+3 46% imp 18% 20% 22% 24% 43% 51% 21% 33% 33% 35%

 

TABLEAUX DES RESULTATS GARCONS / FILLES EN MATHEMATIQUES
Les données qui portent sur la première moitié des élèves ont été observées sur des échantillons représentatifs (cf annexe 1). Celles qui portent sur l’ensemble de la génération ont été, en s’appuyant sur ces observations et d’autres éléments, reconstituées pour les années vingt ; ce qu’on appelle ensemble de la génération pour 1995 n’est pas constitué de tous les élèves, mais a été délimité pour être comparable aux années 20 (cf annexe 2). Dans les deux cas, les résultats sont donc entachés d’erreurs, en particulier aléatoires. Ainsi, tout écart inférieur à cinq points n’est pas significatif.
Pour l’évaluation de l’ensemble du problème, les codes 1+2+3 correspondent à une réussite totale ou partielle du problème avec une démarche correcte, le code 1 étant celui de la réussite totale (démarche correcte et complète avec tous les calculs exacts). Par exemple, 49% des filles d’aujourd’hui appartenant à la meilleure moitié engagent une démarche correcte pour résoudre le problème.

Evaluation d’ensemble du problème

Ensemble de la génération Les présentés au CEP ou la meilleure moitié
Années 20 France 95 Somme 95 Années 20 présentés au CEP France 95 la meilleure moitié Somme 95 la meilleure moitié
G F G F G F G F G F G F
Codes 1+2+3 80% 71% 43% 35% 40% 31% 85% 76% 57% 49% 54% 42%
dont code 1 69% 55% 24% 19% 21% 15% 72% 63% 37% 29% 32% 25%

 

IV. LES RESULTATS DES MEILLEURS ELEVES

Pour définir les meilleurs élèves on a retenu, conventionnellement, les 10% les meilleurs de chaque génération. Ils ont été sélectionnés matière par matière à partir des notes obtenues aux épreuves du CEP (notes officielles obtenues à l’examen pour les élèves des années vingt et notes données par le professeur pour 1995). En orthographe la sélection s’est opérée à partir du nombre de fautes en dictée.

IV.1 La rédaction

Les taux de réussite des élèves les meilleurs des deux époques sont très élevés et à peu près similaires dans 10 items sur 15.

Les meilleurs élèves des années vingt ont mieux réussi deux items, du moins si l’on retient comme critère la réussite totale : l’item 7, concernant la pertinence des éléments choisis et l’item 10, testant la maîtrise de l’emploi des temps verbaux. Par contre, les élèves les meilleurs de 1995 rédigent des textes nettement plus longs (item 1bis) ; ils maîtrisent mieux la ponctuation (item 14) et la présentation graphique (item 15).

IV.2 La dictée

Les élèves les meilleurs des années vingt ont des résultats largement supérieurs en dictée à leurs homologues de 1995 : le nombre moyen de fautes par copie est de 0,4 contre 2,1 en 1995.

Dans les années vingt, 100% des élèves les meilleurs font 0 ou 1 faute contre seulement un tiers en 1995. Cependant, en 1995, aucun élève parmi les meilleurs ne commet plus de 4 fautes.

Pour ce qui est de la répartition des fautes par catégorie on remarque que ce sont, proportionnellement, les fautes de grammaire qui ont le plus augmenté alors que les autres types de fautes ont baissé, du moins en valeur relative.

Parmi les fautes de grammaire relevées on note que les élèves les meilleurs d’aujourd’hui commettent, en proportion, plus de fautes de conjugaison, de temps et de mode que leurs homologues des années vingt, par contre ils font moins, toujours en proportion, de fautes d’accord de l’adjectif qualificatif avec le nom et de fautes portant sur les homonymes grammaticaux.

IV.3 Les questions de dictée

L’étude ne porte que sur le vocabulaire, la compréhension et l’analyse grammaticale, le nombre d’élèves parmi les meilleurs concernés par les items de conjugaison et d’analyse logique n’étant pas assez élevé.

En vocabulaire et en compréhension, les résultats des élèves les meilleurs de 1995 et ceux de leurs homologues des années vingt sont équivalents.

En analyse grammaticale, par contre, les résultats sont supérieurs pour les meilleurs élèves des années vingt (9 points d’écart en réussite élargie, 12 points d’écart en réussite totale). Cependant l’analyse grammaticale pose problème, même aux élèves les meilleurs puisque seuls 7 élèves sur 10 pour les années vingt et 6 sur 10 pour 1995 réussissent ces questions.

IV.4 Le problème de mathématiques

Les élèves les meilleurs des deux époques engagent presque tous une démarche correcte pour résoudre le problème. On note cependant que l’avantage va aux élèves des années vingt, en particulier pour la réussite complète (tous les élèves des années vingt pour environ 8 élèves sur 10 en 1995).

Pour la maîtrise de la multiplication les meilleurs d’aujourd’hui se rapprochent de leurs homologues des années vingt, mais il subsiste cependant un écart à l’avantage des candidats au CEP qui sont près de 100% à maîtriser cette technique opératoire.

En conclusion, les élèves les meilleurs ont des taux de réussite élevés et souvent comparables ; de légers écarts apparaissent cependant, au profit de ceux des années vingt, surtout pour ce qui concerne l’analyse grammaticale, l’orthographe et les mathématiques, et au profit de ceux d’aujourd’hui pour la ponctuation et la présentation graphique.

 

TABLEAUX DES RESULTATS DES MEILLEURS ELEVES EN FRANCAIS
Il s’agit des 10% les meilleurs dans chacune des trois épreuves : rédaction, dictée et questions de dictée.
En rédaction, le code 1 est celui de la réussite complète. Les codes 1+2, 1+3 ou 1+4 prennent en compte la réussite partielle (la réponse est juste au moins aux 3/4).
En questions de dictée, les codes 1 à 4 prennent en compte la réussite partielle (la réponse est juste au moins aux 3/4). Les codes 1+2 ou 1+3 sont ceux de la réussite stricte.

REDACTION

item 1 : texte cohérent (20 lignes)

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
Code 1 94% 95% 91%

item 1 bis : longueur du texte

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
moins de 20 lignes 21% 13% 27%
20 lignes et plus 79% 87% 73%

item 2 : type de texte attendu

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+4 100% 100% 100%
dont code 1 99% 98% 96%

item 3 : pas de hors sujet

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+4 100% 99% 99%
dont code 1 95% 91% 89%

item 4 : histoire complète

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
code 1 90% 91% 89%

item 5 : informations organisées

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+4 97% 99% 98%
dont code 1 87% 87% 79%

item 6 : parties traditionnelles attendues

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+2 83% 78% 78%
dont code 1 59% 56% 60%

item 7 : choix pertinent des éléments

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+4 98% 99% 96%
dont code 1 85% 79% 69%

item 8 : pertinence du vocabulaire

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+4 99% 99% 98%
dont code 1 85% 81% 73%

item 9 : vocabulaire riche et varié

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
code 1 81% 80% 68%

item 10 : maîtrise de l’emploi des temps

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+4 96% 92% 90%
dont code 1 74% 67% 63%

item 11 : syntaxe correcte

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+4 96% 95% 97%
dont code 1 65% 65% 60%

item 12 : variété des phrases produites

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
code 1 80% 77% 69%

item 14 : maîtrise de la ponctuation

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
code 1 60% 80% 81%

item 15 : présentation graphique

Les meilleurs élèves
Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+3 85% 91% 90%
dont code 1 41% 48% 45%

 

DICTEE

nombre de fautes

Années 20 France 95 Somme 95
0 faute 61% 9% 9%
1 faute 39% 20% 21%
2 fautes 0% 31% 20%
3 fautes 0% 38% 22%
4 fautes 0% 2% 28%
Ensemble 100% 100% 100%

nombre moyen de fautes

Années 20 France 95 Somme 95
0,4 2,1 2,4

nombre médian de fautes

Années 20 France 95 Somme 95
0 1,7 2

Répartition des fautes par catégorie

Années 20 France 95 Somme 95
fautes de langue 6% 4% 5%
fautes de grammaire 34% 42% 45%
fautes de lexique 42% 40% 41%
fautes d’accents et de signes orthographiques 16% 14% 8%
autres 2% 0% 1%
Ensemble 100% 100% 100%

Répartition des fautes de grammaire

Années 20 France 95 Somme 95
confusion er / é 0% 4% 4%
autres fautes de conjugaison, de temps, de mode 12% 34% 25%
homonymes grammaticaux 28% 15% 15%
confusion pluriel des noms / verbes 3% 3% 3%
accord du participe passé 12% 10% 7%
accord verbe / sujet 12% 14% 25%
accord adjectif / nom 23% 14% 20%
autres 10% 6% 1%
Ensemble 100% 100% 100%

Répartition des fautes de lexique

Années 20 France 95 Somme 95
double consonne 22% 28% 27%
m devant m, p ou b 2% 0% 1%
oubli ou ajout d’une finale muette 14% 23% 24%
autres 62% 49% 48%
Ensemble 100% 100% 100%

QUESTIONS DE DICTEE

Vocabulaire

Années 20 France 95 Somme 95
code 1+2+3+4 84% 84% 86%
dont codes 1+2 72% 77% 79%

Compréhension

Années 20 France 95 Somme 95
code 1+2+3+4 82% 84% 83%
dont codes 1+2 63% 65% 59%

Analyse grammaticale

Années 20 France 95 Somme 95
code 1+2+3+4 68% 59% 45%
dont codes 1+2 47% 35% 22%

 

TABLEAUX DES RESULTATS DES MEILLEURS ELEVES EN MATHEMATIQUES

Il s’agit des 10% les meilleurs à l’épreuve de mathématiques.
Pour l’évaluation d’ensemble du problème, les codes 1+2+3 correspondent à une réussite totale ou partielle du problème avec une démarche correcte, le code 1 étant celui de la réussite totale (démarche correcte et complète avec tous les calculs exacts). Par exemple, 92% des meilleurs élèves d’aujourd’hui appartenant à la meilleure moitié engagent une démarche correcte pour résoudre le problème.
Pour les compétences calculatoires, on a retenu seulement les résultats en multiplication. Les codes 1+2 correspondent à une ou plusieurs opérations réussies.

Evaluation d’ensemble du problème

Années 20 France 95 Somme 95
code 1+2+3 99% 92% 85%
dont code 1 99% 76% 64%

Réussite à la multiplication

Années 20 France 95 Somme 95
codes 1+2 99% 89% 82%

Notes :
(1) Le cahier de roulement était, dans l’école primaire, non pas un cahier individuel d’élève mais un cahier de classe dans lequel tous les élèves, du moins en théorie, faisaient à tour de rôle les exercices de la journée.

(2) A. Chervel et D. Manesse : « La dictée », INRP-Calmann-Lévy, 1989, et C. Thélot (direction) « Ques sait-on des connaissances des élèves ? », Les dossiers d’Education et Formation n°17, DEP, Ministère de l’éducation nationale, octobre 1992.

(3) C. Thélot (direction) : « Que sait-on des connaissances des élèves ? », op. cité.